Il n’y a pas que l’adoucisseur d’eau qui permet d’éviter les problèmes de calcaire. Il existe d’autres techniques antitartres, toutes aussi efficaces et beaucoup moins contraignantes. Les voici.
L’eau du robinet contient plus ou moins de tartre, ou calcaire, ennemi juré du chauffe-eau, des canalisations, robinetteries, lave-linge… Aucune loi française ou directive européenne n’encadre la teneur en sels minéraux de l’eau : c’est pourquoi, nous ne sommes pas égaux face au tartre.
La dureté de l’eau est mesurée par le TH, ou titre hydrotimétrique, exprimé en degrés français (°f). Le TH est indiqué sur l’analyse annexée à la facture d’eau ou disponible en mairie et à la DDASS, mais peut être calculé à l’aide d’un kit de mesure (environ 20 euros en grandes surfaces de bricolage ou sur Internet).
On distingue les eaux douces (TH inférieur à 15 °f) qui n’exigent aucun traitement, les eaux moyennement dures (de 15 à 35 °f) et les eaux « très dures » (plus de 35 °f). Un degré correspond à 10 mg de carbonate de calcium par litre. Un TH élevé n’est pas forcément synonyme de tartre, car le pouvoir entartrant de l’eau dépend aussi de son pH, de sa température… C’est donc l’expérience qui doit inciter ou non à s’équiper d’un système antitartre : si le chauffe-eau, le lave-linge… sont dégradés rapidement (en savoir plus les chauffe-eau et le tartre). Sinon, mieux vaut s’abstenir car tous ces appareils ajoutent au prix de l’eau.
Sachez qu’une eau trop douce a une capacité de rinçage réduite, est agressive, a un effet corrosif sur les canalisations (risque de fuite) et peut engendrer une présence excessive de métaux dans l’eau, comme le plomb (risque sanitaire) ou le fer (rouille sur le linge). C’est pourquoi la réglementation préconise de ne pas adoucir l’eau du réseau en-deçà de 15 °f.
1. L’adoucisseur d’eau : un équipement connu et éprouvé
L’adoucisseur fonctionne sur le principe des résines échangeuses d’ions. L’eau circule dans une colonne de résine où elle échange ses ions calcium contre des ions sodium qui, eux, sont solubles dans l’eau. Une fois saturée, la résine est régénérée avec de l’eau additionnée de sel, puis rincée à l’eau adoucie, rejetée à l’égout.
Avantages : Technique connue et éprouvée, offre pléthorique.
Inconvénients : Maintenance et désinfection annuelles obligatoires pour éviter les contaminations bactériennes, à faire réaliser par un professionnel qualifié CSTBat Service « maintenance des adoucisseurs ». Eau adoucie plus ou moins chargée en sodium selon le TH initial de l’eau. Rejet de 4 à 20 % de l’eau adoucie pour le rinçage des résines. Risque de corrosion en cas de mauvais réglage (TH < 15). Rejet de saumure. Manutention du sel. Prix très variables selon les professionnels qui installent (à partir de 2500 € TTC fourni posé, jusqu’à plus de 4000 euros).
En photo : Viseo de BWT, compact (H60 x L36 x P48 cm), s’installe aussi dans la cuisine et ne nécessite que deux à quatre rechargements de sels par an, dont la nécessité est signalée sur un afficheur électronique déporté qui indique aussi la consommation d’eau du foyer. Electrochloration des résines à chaque régénération.
2. Le traitement catalytique : Efficacité attestée
L’eau passe au travers d’un lit de résines catalytiques qui, attirant les ions calcium et magnésium, modifient leur structure moléculaire de manière à ce qu’ils restent en suspension et ne se déposent plus. La composition chimique de l’eau, donc son TH, ne sont pas modifiés, mais il n’y a pas de formation de tartre. Plus d’infos sur Watercat.fr.
Avantages : Efficacité attestée à 98,8 % (selon norme d’essai W512), même avec un TH > 50°f. Fonctionnement très simple, sans électronique ni régénération. Entretien limité au remplacement des résines tous les trois ou quatre ans. Par rapport à l’adoucissement, la technologie catalytique est d’une grande simplicité de fonctionnement (pas d’électricité ni d’électronique), évite la manutention des sacs de sel et les consommations d’eau liés au nettoyage des résines.
Inconvénients : Investissement supérieur à celui de l’adoucisseur, mais coût de traitement divisé par deux (pas de consommable), donc temps de retour de l’investissement au bout de deux ou trois ans.
3. L’injection de gaz carbonique : le calcaire est dissout
En injectant du gaz carbonique (CO²) dans l’eau – ce que l’on fait pour la rendre pétillante, mais avec beaucoup plus de CO² –, on l’acidifie légèrement (pH 6,5 à 7) et on obtient des bicarbonates, non incrustants. Cette technique ne change pas la nature de l’eau. Plus d’infos sur Ecobulles.com.
Avantages : Pas de consommations de sel et d’eau, ni de régénération. Pas de rejet de saumure. Effet bactériocide du CO2. Amélioration des problèmes de peau (grâce à un pH équivalent). Faible encombrement du système.
Inconvénients : Investissement supérieur à celui de l’adoucisseur (à partir de 2700 euros TTC fourni posé). Ne convient pas aux installations avec du plomb ou du tube galva récent.