A l’occasion du lancement d’une troisième collection de robinetterie réalisée pour la marque Axor, Antonio Citterio évoque ce qui a guidé sa conception, mais aussi sa vision du design, son travail…
« Certains pensent que la créativité vient des dieux, mais elle fait partie de la culture industrielle » : aux jeunes designers qui auraient tendance à se croire inspirés – la plupart d’entre eux rêvent de devenir des stars –, Antonio Citterio oppose le travail d’équipe. Dialogues, échanges, partages… La création est une part du processus industriel, pas une valeur ajoutée : « On ne fait qu’épurer la ligne ». D’où l’importance, pour le designer, de trouver le bon partenaire industriel, ce qui est le cas avec Axor Hansgrohe : « Derrière la platine de la robinetterie, il y a beaucoup de recherche et d’investissements : une salle de bains, ce n’est pas un vase. »
Mais alors c’est quoi, la créativité ? C’est une attitude, une forme de curiosité, répond le designer, laquelle permet d’établir des connexions : « Je vois une chose et je réfléchis à une autre chose ». Antonio Citterio utilise différentes tables, et passe de l’une à l’autre, allant de la conception d’un gratte-ciel à celle d’une robinetterie, par exemple : « Ces différentes échelles me mettent de bonne humeur, et mon esprit est plus rapide. »
En quoi cette nouvelle collection de robinetterie est différente des deux précédentes ? L’idée, avec Axor Citterio E, était de réaliser un produit « friendly use », autrement dit universel, comme l’est devenu le marché. Qui ne s’est pas un jour senti idiot devant un robinet de douche, incapable de comprendre comment il fonctionnait ? Utilisant les archétypes en usage dans le monde entier, les robinetteries et systèmes Axor Citterio E « parlent » un langage commun à tous (croisillons en croix pour régler le débit et cylindriques pour la température, commande de bonde visible et facilement préhensible…) et simplifient l’usage (barre de douche très mobile…).