Quel matériau pour un receveur de douche ?

Choisir le matériau d’un receveur de douche n’est pas simple : six se disputent la place, sans compter les inconnus aux appellations folkloriques ! Avec notre guide des bonnes (et moins bonnes) matières, trouvez celle qui conviendra à votre douche.

Hier, les receveurs de douche (ou bacs de douche) étaient la plupart du temps en céramique ou grès émaillé, parfois en acrylique thermoformé renforcé par de la fibre de verre, et plus rarement en acier émaillé. Mais depuis que les douches se sont agrandies, d’autres matériaux sont apparus, qui facilitent la fabrication – un receveur en céramique de plus de 140 cm de long n’est pas simple à produire, surtout lorsqu’il s’agit de respecter les normes dimensionnelles –, tout en permettant des effets de surface inédits.

Ce qui doit guider le choix du matériau d’un receveur de douche

La destination du receveur de douche est importante. Ainsi, dans une salle de bains pour enfant, il est important de sélectionner un matériau aussi résistant que possible, soit du grès ou de l’acier émaillé, et d’opter pour le blanc, sur lequel les traces de calcaire n’apparaissent pas. Pour une douche de grandes dimensions, en remplacement d’une baignoire par exemple, on pourra notamment opter pour un receveur en acrylique, qui est le matériau le plus léger de tous, facilitant la pose. S’il faut adapter le receveur à la géométrie des lieux (angle biscornu, présence d’une gaine…), on choisira un receveur recoupable, en usine ou sur le chantier. Et si l’on veut une forme originale, par exemple un receveur rond, c’est dans la famille des matériaux de synthèse qu’il convient de chercher.

Dans tous les cas, il est nécessaire de consulter les notices de pose et d’utilisation des fabricants (avant l’achat), afin de tout savoir sur le modèle convoité : les modes d’installation admis (encastré, semi-encastré, posé au sol ou encore surélevé), la résistance aux produits chimiques, aux chocs et aux rayures, le caractère antidérapant de la surface du receveur. C’est un moyen efficace de ne pas faire d’erreurs.

La céramique ou le grès émaillé : le matériau historique du receveur

Solide, belle, durable, naturelle…, la céramique émaillée a la préférence des Français. Elle a beaucoup évolué au cours des dernières années, du point de vue du design, mais aussi des techniques de fabrication. Elle est proposée par des marques comme Duravit, Geberit, Jacob Delafon, Ideal Standard, Villeroy & Boch, VitrA…

Les receveurs en céramique émaillée sont désormais extra plats, comme les autres, et dans la tendance esthétique. Leur seule limite est leurs dimensions car, au-delà de 140 cm de long, les tolérances dimensionnelles et la planéité sont plus difficiles à assurer. Toutefois, il existe des receveurs en céramique dont les dimensions peuvent atteindre 200 x 100 cm, tout comme les matériaux de synthèse. Mieux, ils ne sont plus aussi lourds qu’autrefois. Ainsi, les receveurs Uniko de l’italien Azzurra Ceramica (photo) pèsent 50 kg/m², peuvent mesurer jusqu’à 200 x 100 cm et sont réalisables sur mesure, au centimètre près.

La céramique ne vous décevra pas : son rapport qualité prix est imbattable et elle est plus résistante et durable que la plupart des matériaux de synthèse.

Les receveurs en béton de résine gelcoaté : à sélectionner avec soin

Les receveurs de douche en béton de résine gelcoaté sont constitués d’un mélange de pierre naturelle et de résine polyester coulé dans un moule, puis revêtu d’une résine thermodurcissable de finition (esthétique et technique), le gelcoat. De l’épaisseur de celle-ci dépend la résistance aux chocs, rayures, produits chimiques… Au moins 400 ou 500 microns, soit 0,5 mm, sont nécessaires. Un gelcoat transparent qui vient recouvrir une simple peinture n’a pas la solidité et le rendu d’un gelcoat teinté appliqué sur une charge minérale également teintée. Certains gelcoats sont antibactériens et ne réagissent pas à l’acétone, à l’eau de Javel… d’autres oui.

Signés par des fabricants comme McBath, Roca (photo : receveur Terran), Ambiance Bain (SMO), Carea, Ideal Standard, Geberit, VitrA…, les receveurs en béton de résine gelcoaté sont massifs et parfois très lourds (de 35 à 70 kg/m²). Ils peuvent être découpés sur le chantier à la scie circulaire (disque diamant), ce qui permet d’ajuster leurs dimensions. Le matériau est réparable en cas de rayures. Toutefois, l’opération n’est pas si simple à réaliser qu’on nous le dit et doit, de préférence, être effectuée par un professionnel.

Le béton de résine gelcoaté peut présenter des reliefs en surface, produisant un effet pierre, béton ou bois. La plupart du temps, ses coloris sont neutres, inspirés de la nature (anthracite, beige, chocolat…), à l’exception du SMO d’Ambiance Bain, qui multiplie les finitions et couleurs (nuancier RAL) pour créer des salles de bains personnalisées. Il existe aussi en finition mate ou brillante, laquelle peut jouer sur le caractère antidérapant de la surface. Photo : receveur extra-plat Andromeda de McBath.

Si le receveur doit être surélevé, vérifiez que ce mode de pose est autorisé, car ce n’est pas toujours le cas. Si oui, utilisez un nombre suffisant de plots pour le soutenir, soit un tous les 35 à 40 cm, à vérifier dans la notice de pose du fabricant. Lors de la pose, soyez précautionneux car le matériau reste sensible aux chocs : n’enlevez la protection du receveur, film ou carton, qu’au dernier moment, ne posez pas l’escabeau sur la surface et gare à la douchette qui tombe, surtout si elle présente des angles vifs.

Les receveurs en acrylique renforcé : la légèreté avant tout

Les receveurs en acrylique thermoformé renforcé à l’aide de fibres de verre n’existent quasiment plus. Les nouvelles générations sont agrégées avec un matériau composite (béton de résine, béton cellulaire…), parfois renforcé à l’aide d’une armature métallique. Ainsi, MetalRim de Villeroy & Boch associe un composite de bois compressé et de fibres de verre et un profilé en acier galvanisé aux angles, tandis que Planeo, ultra-léger, est consolidé à l’aide de mousse de polyuréthane (photo ci-dessus). Le receveur Kinecompact de Kinedo est en Biotec, un matériau coextrudé multicouche également consolidé par une armature métallique. Dans le même genre, Jacob Delafon propose Flight, ainsi que Brive… Les références sont nombreuses.

Car l’acrylique, qui compose toujours les deux tiers des baignoires vendues, a plusieurs avantages : c’est un matériau éprouvé, léger et agréable au toucher. Côté finitions, il existe en version brillante ou mate, qui le fait ressembler à du solid surface, mais aussi structurée, affichant ces effets pierre dont on raffole aujourd’hui.

Par rapport au béton de résine gelcoaté, solid surface ou grès émaillé, l’acrylique offre un bon compromis entre solidité, résistance et poids : parfois très léger – à peine plus de 20 kg/m², il permet à une personne seule de poser le receveur, même s’il est de grandes dimensions. Il offre les mêmes propriétés que les autres matériaux de synthèse : il est découpable, facilitant l’adaptation au chantier, et antidérapant, en option ou pas. De plus, il est souvent moins coûteux que tous les autres matériaux, notamment dans les grandes dimensions. Photo ci-dessus : Flight Neus de Jacob Delafon, constitué d’une plaque d’acrylique renforcée par une résine chargée.

Les receveurs en polyuréthane : de jolis effets de surface

Venus d’Espagne pour la plupart, les receveurs en polyuréthane sont constitués d’une charge minérale liée par une résine, polyuréthane dans ce cas précis. La matière est ensuite coulée dans un moule préalablement revêtu d’une laque destinée à donner la finition. A l’intérieur du moule se produit une réaction chimique qui assure l’expansion du mélange.

L’originalité des receveurs en polyuréthane réside dans la variété des aspects rendus, et qui ont fait leur succès : pierre, mais aussi bois, cuir, béton… Ceux-ci se déclinent également sur les panneaux d’habillage des murs de la douche ou de la salle de bains, des vasques et des meubles que les fabricants – dont les plus connus sont Acquabella (photo ci-dessus) et Fiora – proposent également, qui permettent de créer des salles de bains harmonisées du point de vue des couleurs – qui sont nombreuses – et de la matière.

Les résines polyuréthanes permettent également la fabrication de receveurs suffisamment flexibles pour être roulés comme des tapis de sol ! C’est le cas de ceux de la marque SolidSoft qui, souples sous le pied, sont découpables à l’aide d’un cutter et s’adaptent donc à toutes les formes.

Nos conseils. Il est recommandé, avant l’achat, de lire la notice technique du fabricant : conseils d’entretien, produits chimiques et de nettoyage proscrits… Pour ne pas qu’ils se vrillent, ces receveurs doivent être stockés à plat et, comme la plupart des modèles en matériau de synthèse, préservés lors de la mise en œuvre. S’ils sont réparables, attention : la laque qui les habille peut être sensible aux rayures. Enfin, si le receveur doit être surélevé, il convient de vérifier auprès du fabricant si le modèle convoité le permet et dans quelles conditions (nombre de pieds).

Le solid surface : beau et cher

Aussi beau que cher, le solid surface est constitué d’une charge minérale, de résine acrylique ou polyester selon les recettes, et de pigments. Proposé par de nombreux fabricants, dont Porcelanosa (Krion), Villeroy & Boch (Quaryl), Agape et Boffi (Cristalplant), Duravit (DuraSolid)…, il est résistant aux tâches et aux chocs, massif et dense, autoportant, teinté dans la masse, chaud et doux au toucher, réparable (rayures et casse), antidérapant… C’est un très beau matériau qui, se travaillant à la manière du bois, permet tout type de réalisations. S’il est très souvent proposé en blanc, il est également disponible en différentes couleurs chez certains fabricants. Toutefois, il convient d’être vigilant sur la qualité, car il arrive que certains équipements jaunissent au fil du temps. Photo : ci-dessus, Squaro Infinity de Villeroy & Boch.

Le receveur de douche en acier émaillé : indestructible et design

Largement éprouvés, les receveurs de douche en acier émaillé ont beaucoup d’avantages. Peu de fabricants en proposent et c’est bien dommage, car l’acier est sans aucun doute le plus solide des matériaux. Non seulement durables, ces receveurs ont beaucoup évolué du point de vue du design. C’est pourquoi ils équipent souvent l’hôtellerie haut de gamme. Trois fabricants de receveurs en acier émaillé sont présents en France : les allemands Bette (photo ci-dessus : receveur BetteFloor Side, avec remontée murale permettant d’éviter le joint silicone) et Kaldewei, et l’espagnol Roca.

Lisses, inrayables, résistants aux produits chimiques, à la chaleur et aux UV, hygiéniques et faciles à entretenir, les receveurs en acier émaillé s’affichent dans des coloris mats ou brillants coordonnés avec les matériaux des salles de bains d’aujourd’hui. Ils existent en version antidérapantes ou classiques, avec des formes et dimensions nombreuses, de 90 à 90 cm jusqu’à 180 x 100 cm, sans problème (Bette, Kaldewei). De plus, sur certaines gammes, les fabricants proposent des solutions de pose originales, qu’il s’agisse de la simplifier ou d’assurer une meilleure étanchéité (cadre avec récupération des eaux d’infiltration, support en polystyrène facilitant le calage, remontée murale permettant d’éviter le joint silicone à la liaison sol-mur…).

En termes de prix, l’acier émaillé se situe plutôt dans le haut de la fourchette, mais il offre, tout comme la céramique émaillée, un très bon rapport qualité/prix.