Les micro-constructions en bois, tiny house et autres cabanes, optimisent l’espace pour un mode de vie plus sobre et durable, respectueux de l’environnement. Leurs salles de bains répondent de façon exemplaire à ce défi minimaliste, parvenant à concentrer tout le confort moderne dans un minimum de mètres carrés, et plus encore.
Modèles de sobriété, les maisons miniatures dans la tendance tiny house, roulotte ou cabane sauvage repensent l’habitat conventionnel et notre rapport au monde. Prônant un réalignement des priorités, elles invitent à vivre mieux avec moins en renonçant à l’accumulation de biens matériels. Chaque objet, équipement, agencement ou décor est ainsi pensé pour son utilité, l’esthétique participant avant tout à l’harmonie : le vrai luxe c’est « d’être », de vivre une expérience hors du commun et épanouissante, et non « d’avoir ».
En anglais, Tiny veut dire « minuscule »
Les surfaces de ces petites maisons, le plus souvent en bois, se déploient d’une dizaine de mètres carrés seulement pour les versions nomades (montées sur châssis et roues, attelables à un véhicule comme aux Etats-Unis), jusqu’à une cinquantaine pour les plus « vastes », destinées à être implantées durablement, sur fondations, dans un cadre naturel qui appelle à la déconnexion. L’utilisation du moindre recoin est donc mûrement réfléchie, dans une logique d’optimisation qui fait la part belle au rangement et à l’hybridation des fonctions. Ainsi, dans la salle de bains d’une tiny house, les éléments sont modulables, escamotables, coulissants, encastrés…, et les astuces gain de place mises en Å“uvre constituent des trésors d’ingéniosité et d’ergonomie dont il est bon de s’inspirer !
Cabane Anna Stay : le luxe d’une vie simple, avec un bain en immersion dans la nature
Conçue par le designer Caspar Schols pour « inviter les gens à vivre à l’extérieur et à créer une connexion plus profonde avec la nature, soi-même et les autres », la cabane Anna Stay se niche dans la réserve naturelle de Maashorst, aux Pays-Bas. Entièrement équipée et autonome (avec chauffage central, énergie solaire, traitement des eaux usées…), elle est composée de deux cabines modulaires. Montées sur rails, celles-ci coulissent et peuvent être séparées afin de créer un espace central ouvert, qui gomme les frontières entre intérieur et extérieur. Une enveloppe de verre vient le recouvrir si besoin. Murs en mélèze de Sibérie et fenêtres se déplacent, pour changer de configurations et élargir l’horizon selon les saisons, les besoins, l’humeur…
Pour compléter la salle d’eau avec toilettes de cet hébergement modulaire, la plateforme intègre une baignoire, dont la cuve est dissimulée sous le plancher, de même que la robinetterie et les évacuations d’eau. Elle n’encombre donc pas l’espace et ne se dévoile que lorsqu’elle est en service, quand les résidents prennent un bain en contemplant le spectacle vivant offert par la nature… Un emplacement privilégié pour buller dans un lieu sauvage qui « offre la liberté de vivre au milieu d’une floraison de vie et engendre un sentiment d’appartenance. Nous devenons une partie intégrante de ce qui nous entoure et je pense que chacun d’entre nous ressent ce sentiment en soi. »
La Cabane Anna, design Caspar Schols. Les matériaux combinent mélèze de Sibérie, contreplaqué de bouleau et d’aluminium. Surface totale avec terrasse entièrement déployée : 55,4 m². La cabane, qui se loue, a reçu de nombreux prix : World Hotel Building of the Year 2022 Award (World Architecture Festival, Lisbonne), A+ Project of the Year Award 2021, catégorie +Small Living (New York)… Photos : Jorrit ‘t Hoen, Tonu Tunnel.
Mori Tiny House : quand la douche à l’italienne devient un sas vers l’extérieur… et le bien-être
Cette tiny house revendique son penchant pour la philosophie nippone du wabi-sabi. Dans une quête d’harmonie avec la nature, cette pensée héritée du bouddhisme privilégie l’apparente modestie et la durabilité des objets artisanaux, préférés aux biens standardisés qui symbolisent l’hyperconsommation. Suivant ce précepte zen de posséder moins, mais mieux, la qualité l’emporte sur la quantité avec, ici, le choix d’une peinture à la chaux aux murs, d’un revêtement de sol en PVC 100 % recyclable…
Ce n’est pas un hasard si Mori, le nom de cette maison de vacances insolite, signifie « forêt » en japonais ! Située près du lac Zandenplas aux Pays-Bas, elle est largement ouverte sur les bois de Veluwe grâce à une série de baies vitrées qui renforcent le dialogue avec la nature, contribuant à élargir visuellement l’espace.
Pour optimiser la circulation dans la salle de bains, les propriétaires ont installé le receveur de douche (modèle Stonetto en DuraSolid Q, un solid surface mat qui imite la pierre) dans le passage menant à la terrasse, dotée d’un spa (photo en ouverture de l’article). Ainsi, la douche est à la limite entre intérieur/extérieur, baignée de lumière. Côté pièce, des parois coulissantes assurent la séparation, aménageant un passage relativement large en angle. Côté nature, il suffit d’ouvrir la porte, l’environnement devenant une extension de la pièce pour une vie au grand air !
Dans la salle d’eau, le lavabo en céramique, matériau sain et durable, est associé à une structure métallique légère et peu profonde, en finition noir mat. Dotée d’un porte-serviettes et d’un tiroir bas en noyer, cette console réglable en hauteur rassemble les principales fonctions et accessoires au point d’eau sans l’encombrer (meuble Happy D.2 Plus de Duravit). Lavante, la cuvette des toilettes suit cette même quête d’hygiène et de confort (SensoWash Starck F de Duravit, design signé Philippe Starck).
Tiny House Mori est la propriété de Nick et Muk van Lil, qui proposent à la location ce cottage de vacances qui peut accueillir jusqu’à quatre personnes.