Entre la fonte et l’acier émaillés, l’acrylique thermoformé, le béton de résine revêtu d’un gelcoat, le solid surface…, quel matériau choisir pour ma baignoire ? Et pour quel prix ? Décryptage.
Parce qu’on ne change pas si souvent de baignoire, mieux vaut réfléchir avant de faire le choix de son matériau. Entre l’acrylique, la fonte, l’acier, le béton de résine gelcoaté et le solid surface, il existe des différences, et pas seulement de prix. De plus, il y a des modes : hier, on ne jurait que par l’acrylique qui, par rapport à l’acier et à la fonte, avait l’avantage de la légèreté tout en permettant des formes beaucoup plus variées. Désormais, il y a le solid surface, qui a ouvert de nouvelles possibilités du point de vue du design. Mais il y a aussi l’acier, très résistant et de plus en plus beau, et le solid surface. A suivre, les avantages et inconvénients de tous ces matériaux, dans le détail.
La baignoire en fonte : idéale, sauf son poids
Parce qu’elle garde bien la chaleur et qu’elle est increvable, la fonte est sans doute le matériau le mieux adapté à la baignoire. Mais elle est très lourde (environ 100 kg pour une baignoire de taille standard vide) !
Pour autant, la baignoire en fonte perdure, notamment dans le style rétro. C’est par exemple le cas de la baignoire Cléo, de Jacob Delafon, posée sur quatre pieds pattes de lion. Dans le catalogue du fabricant depuis des dizaines d’années, elle est désormais mythique et… fabriquée en Chine (comptez plus de 3500 euros en version à peindre, prix 2021). Mais la fonte est également proposée par Roca, qui fabrique en Espagne une belle gamme de baignoires, rétro ou à encastrer.
Photo : Baignoire Newcast Eagle de Roca en fonte émaillée, posée sur pieds chromés. 180 x 85 cm.
La baignoire en acier : une mauvaise réputation injustifiée
Synonyme de bas de gamme en France, la baignoire en acier est, certes, un brin sonore, mais cela ne peut justifier sa mauvaise réputation. D’autant que pour atténuer l’effet caisse de résonance, les fabricants proposent d’efficaces amortisseurs de bruit, à appliquer sur l’envers de la cuve.
Robuste, l’acier conserve bien la chaleur, offre des formes variées et constitue désormais le matériau de la baignoire préféré des Allemands, revenus de l’acrylique… L’acier est solide, durable, insensible au produits chimiques, aux rayures… Il n’y a pas plus solide !
On trouve des baignoires en acier chez Roca, qui propose une gamme plutôt large mais très classique en termes de design, intégrant même une baignoire sabot. Mais c’est surtout chez les fabricants allemands, Kaldewei et Bette, deux spécialistes de la baignoire en acier, que l’offre est la plus séduisante, avec des catalogues proposant de nombreux modèles design, y compris îlots (comptez au moins 400 euros pour une baignoire acier au design standard).
Photo : cette baignoire îlot au rebord très fin est entièrement en acier, qui ne forme qu’une seul pièce. Pas de tablier ni de joint : une fine soudure associe la baignoire et son habillage, l’ensemble étant ensuite émaillé. 178 x 75 x 42 cm. Bette Art.
La baignoire en acrylique : la plus répandue aujourd’hui
Léger et antidérapant, l’acrylique est le matériau leader de la baignoire, obtenue par thermoformage à partir d’une plaque de 3 à 6 mm d’épaisseur, chauffée pour être ramollie puis appliquée sur un moule qui lui donne sa forme. La résistance mécanique est obtenue avec un renfort – une planche en panneau de particules – fixé sous la baignoire par projection de fibres de verre (ou, s’agissant du Toplax d’Allibert, par une plaque d’ABS). De l’épaisseur de la feuille d’acrylique et du renfort dépend cette résistance mécanique. Les prix sont aussi variables que la qualité. A moins de 250 euros, assurez-vous que la baignoire affiche la marque NF, est signé par un fabricant de renom et/ou pèse au moins 18 à 20 kg. L’acrylique n’est pas un matériau autoportant : la baignoire est toujours posée sur un piétement métallique.
La baignoire en solid surface : des designs uniques
Doux au toucher, teinté dans la masse, autoportant… Le solid surface est un beau matériau. Beau et cher : comptez au moins 4 000 à 5 000 euros pour une baignoire en solid surface.
Composé de minéraux, de résine polyester ou acrylique, et de pigments, le solid surface est moulé puis poncé. Sa qualité dépend de la nature de la charge minérale (poudre de marbre, de silex, de roche volcanique…), mais aussi de son dosage par rapport à celui de la résine. Utilisé dans la salle de bains pour les vasques, plans-vasques, receveurs et baignoires, il peut également habiller les murs de la douche ou de la salle de bains. Le plus connu est sans doute le Corian, mais il existe aussi le Quaryl de Villeroy & Boch, le Cristalplant fabriqué par l’italien Nicos International et utilisé notamment par Agape, Boffi, Aquamass, Antonio Lupi…
Le solid surface est autoportant. C’est pourquoi, les baignoires en solid surface sont souvent des baignoires îlots. Mais il est sensible aux U.-V. et a donc tendance à jaunir au fil du temps. D’où l’importance de privilégier la qualité.
Photo : La baignoire Suite, dessinée par Roberto Lazzeroni pour Antonio Lupi, évoque les baignoires d’autrefois tout en étant très actuelle. En Cristalplant, elle mesure 192 x 90 x H 78 cm.
La baignoire en béton de synthèse gelcoaté : autoportante et abordable
Moins courant pour les baignoires que pour les receveurs de douche, le béton de synthèse gelcoaté est constitué d’un mélange de minéraux et de résine dont la surface est revêtue d’une résine thermodurcissable pigmentée destinée à assurer la finition. Il ne faut pas le confondre avec le solid surface qui est plus coûteux mais teinté dans la masse. Proposé par de nombreux fabricants, le béton de synthèse gelcoaté est plus qualitatif et plus haut de gamme que l’acrylique, mais aussi beaucoup plus cher, du moins quand il est de qualité. En revanche, il constitue une bonne alternative au solid surface, permettant également des formes originales avec des prix inférieurs.