Au Québec, les propriétaires de ce pavillon de verre rêvaient d’un espace de détente connecté avec la nature. Ouvert sur leur parc arboré, il abrite une piscine associée à une bulle de bien-être, conçue comme un lieu secret. Focus sur cette insolite salle de bains cylindrique.
Le Canada, son grand air, ses paysages infinis… Quand on la chance de vivre non loin de Montréal, aux portes du Parc national du Mont-Saint-Bruno, il serait dommage de se priver du spectacle offert au fil des mois par l’environnement. Construite dans un écrin de verdure bordé d’arbres dont le feuillage mue à chaque saison, cette piscine couverte est en immersion dans la végétation, à deux pas de leur grande maison. Une oasis de détente qui permet à ses heureux propriétaires de cumuler les plaisirs de la contemplation à ceux de la baignade et des soins sans jamais redouter les aléas du temps à l’extérieur.
DĂ©paysement garanti
Ici, la frontière entre intérieur et extérieur s’efface, visuellement. Tout en transparence, le Pavillon A (c’est le nom que lui a donné son architecte, Maurice Martel) rend hommage à l’architecture moderniste en s’inspirant librement de deux de ses monuments iconiques : la Glass House de Philip Johnson (1949, Connecticut) et la Ben Rose House d’A. James Speyer, élève de Mies van der Rohe (1953, Illinois), qui servit de décor à La Folle Journée de Ferris Bueller, film américain réalisé par John Hughes (1986).
Son toit plat coiffant des piliers en retrait confère Ă ce bâtiment rectangulaire une impression de lĂ©gèretĂ©, comme si sa couverture « flottait ». Noire, la couleur de la structure extĂ©rieure s’oppose Ă celle de l’intĂ©rieur, claire et inondĂ©e de lumière. Cet Ă©clairage zĂ©nithal est propice au dĂ©veloppement de plantes tropicales. A la demande des propriĂ©taires, celles-ci crĂ©ent une ambiance qui invite au relâchement et contribue un peu Ă leur faire « oublier » les tempĂ©ratures au dehors, qui sont nĂ©gatives une bonne partie de l’annĂ©e. Aux parois vitrĂ©es qui entourent la piscine Ă la manière d’une serre s’ajoutent des sĂ©ries de lanterneaux de toiture, qui protègent aussi du soleil quand vient l’étĂ©.
Une colonne de bien-ĂŞtre
Si les plans de la piscine sont régis par la plus orthodoxe des géométries, la salle de bains se distingue par des lignes et un équipement placés sous le signe du cercle. Autour de cette cellule autonome, un bardage de tasseaux de cèdre rouge forme une banquette circulaire dont la teinte chaleureuse tranche avec la blancheur des murs internes. Cette pièce dédiée à l’intimité (la seule zone en repli sur elle-même) figure une sorte de colonne sculpturale à laquelle on accède par une porte arrondie, pour une intégration parfaite au volume. Dans cette pièce pas comme les autres, tout est rond : des tesselles en pastilles du revêtement (une mosaïque blanche aux murs, anthracite au sol) à l’ouverture du puits de lumière dans le plafond, en passant par une tête de douche littéralement auréolée, le lavabo totem et la cuvette des toilettes…
Les détails du projet
♦ Pavillon A, à Saint-Bruno-de-Montarville (Canada), lauréat Grands prix du design 13e édition, Catégorie salle de bains.
♦ Architecte : Maurice Martel.
♦ AmĂ©nagement intĂ©rieur : Maurice Martel et Bipède, agence de design d’intĂ©rieur.
♦ Entrepreneur : Constructions Deslauriers.
♦ Aménagement paysager : Vertige Paysage, Nicolas Ménard.
♦ Ingénieur structure : Latéral Conseil.
♦ Ébénisterie: Kastella.
Crédits photos : Adrien Williams et Raphaël Thibodeau.