Cultivant les liens entre passé et présent, cette maison atypique avec vue sur la baie de Naples abritait autrefois un monastère. Après restauration, les salles voûtées sont devenues des pièces de vie au charme intemporel, le décor de la salle de bains et des toilettes distillant un parfum typique du sud de l’Italie, authentique et chaleureux.
Depuis la colline verdoyante du Vomero s’étend l’un des plus époustouflants panorama sur la vieille ville de Naples. En fond de toile, le Vésuve domine, son cône volcanique arrimé au pied de la cité parthénopéenne, lovée dans sa baie. Ce même golfe qui, loué pour la douceur de son climat et ses « eaux » sulfureuses, abrita l’une des toutes premières stations balnéaires durant l’antiquité romaine…
Une ruine sauvée de la destruction
C’est là, sur ces hauteurs accessibles en funiculaire ou via des escaliers comptant jusqu’à mille cinq cents marches, que, de retour en son quartier natal, Giovanni a eu un coup de cœur pour une ruine dont ne subsistait que les murs de pierre, rythmés par quelques arches plusieurs fois centenaires. Après une restauration de fond en comble, l’ancien monastère qui résistait tant bien que mal depuis son promontoire aux assauts du temps et du vent est ainsi devenu une maison qui a « pignon sur vue », mêlant charme intemporel et modernité. Et quelle vue !
L’âme des lieux
Les nouveaux maîtres des lieux ont pris soin de préserver autant que possible les traces architecturales du passé, qui valorisent cette bâtisse si bien positionnée face à la mer. Janine, l’épouse de Giovanni, l’explique avec passion : « Nous souhaitions conserver le caractère des ruines du monastère. Nous tenions ainsi tout particulièrement à utiliser au maximum des matériaux traditionnels, à la fois pour le bâtiment et pour son aménagement, et à collaborer avec des fournisseurs de la région. » Pour ne rien sacrifier de l’esprit du monument d’antan, ils ont eu également l’obligation de mettre en œuvre des matériaux identiques à ceux utilisés il y a 700 ans, tels que la chaux et le grès local.
Une rénovation profonde
Sous la houlette de l’architecte Antonio Gravagnuolo, spécialisé dans les projets de bâtiments classés, et du designer allemand Stephan Pöppelmann, quinze mois de travaux ont été nécessaires pour transformer l’édifice en grande partie effondré en une résidence familiale. A noter que ce délai a sans doute été rallongé par la difficulté d’acheminement des matériaux de construction et autres produits, avec l’équivalent d’une volée de cent cinquante marches à franchir à chaque livraison… ce qui a conduit à l’utilisation à plein-temps d’un véhicule à chenilles.
A l’intérieur, la sobriété de l’ancien monastère a été religieusement respectée, Stephan Pöppelmann affirmant avoir « conservé les angles et les niches des murs existants pour créer des sièges et des étagères » comme par exemple dans la douche et au-dessus de la baignoire où une collection de fioles et autres flacons d’apothicaire, trouvés sur place dans les décombres, sont exposés.
Dans la fraîcheur des pièces d’eau
Dans la salle de bains et les toilettes d’invités, le couple a choisi des éléments en acier émaillé signés Kaldewei, spécialiste allemand de ce matériau durable, indestructible et design. Au plafond, les voûtes caractéristiques de l’ancien ermitage ont été une source d’inspiration pour l’aménagement de cette pièce. Leur forme arrondie trouve écho dans celle de la vasque Centro avec sa confortable plage arrière de dépose, semi-encastrée dans un meuble typé rétro aux pieds compas, et de l’opulente baignoire Meisterstück Classic Duo Oval. Ce modèle en îlot affiche un habillage sans joint, pour une esthétique épurée.
Dans la douche de plain-pied, c’est le receveur Scona qui a été posé, dans une teinte très douce de gris perle mat de la Coordinated Colours Collection, son cache-bonde circulaire rappelant là aussi les arcs.
A l’inverse, dans les toilettes des invités, le couvercle de vidage est carré, lui aussi réalisé en acier émaillé, en accord avec le design caractéristique de la vasque murale compacte Cono.
Côté revêtement de sol, en carreau de ciment, le designer précise que « les couleurs sont sobres et inspirées du paysage des vignobles. L’ensemble est dominé par un vert pastel délicat et par des tons bruns chauds » que l’on retrouve dans les petites bouteilles en verre ancien sauvées de la destruction.
Dans les toilettes, une céramique vernissée d’un bleu-vert limpide digne des mers du sud pare les murs d’une certaine fraîcheur que l’on retrouve, de fleurs en feuilles, sur le motif central d’un tapis de carreaux de ciment.
Dans la salle de bains, jusqu’à mi-hauteur, un soubassement constitué de plus petits carreaux de grès beige contraste avec le velouté des murs blanchis à la chaux, typiques du bassin méditerranéen. Au sol, des carreaux de ciment au format plus impactant animent l’espace, de leurs gros pétales quasi psychédéliques. Orange, bleu, vert, rouge… cette palette « en éruption » évoque celle de la toute proche Côte Amalfitaine, avec ses maisons multicolores de pêcheurs, plantées à flanc de falaise parmi les pins et les citronniers.
Le chantier
♦ Anciennes ruines du monastère Neapel transformées en maison d’habitation.
♦ Travaux réalisés de novembre 2017 à février 2019.
♦ Produits Kaldewei en acier émaillé : baignoire Meisterstück Classic Duo Oval, vasque à poser Centro, vasque murale Cono et receveur de douche Scona.
♦ Architecte : Antonio Gravagnuolo. Designer d’intérieur : Stephan Pöppelmann.