Ne croyez pas que le cache-bonde, qui masque le vidage du lavabo ou de la vasque, n’est qu’un accessoire technique aux dimensions et à l’apparence standard. Au contraire, plus il est gros, plus il est beau : un choix de taille pour enjoliver le point d’eau dans la salle de bains. Oserez-vous l’oversize ?
Le cache-bonde, élément fonctionnel de la vasque et du lavabo, est le plus souvent un clapet métallique chromé, qui peut s’avérer des plus décoratifs lorsqu’il joue l’accord parfait avec les finitions actuelles de la robinetterie (cuivré, noir mat…). Il peut aussi se fondre dans le décor quand il est réalisé dans le même matériau que le lavabo (notamment ceux en solid surface ou en acier émaillé), dans une approche ton sur ton, en mode caméléon (photo de droite : vasque Fuji de Scarabéo).
Plus originale encore, une tendance lui accorde une importance première, dans un rapport d’échelle encore assez inédit. Changeant de calibre, le cache-bonde passe en mode XXL pour faire de sa grande taille un atout visuel. Son diamètre ne se contente plus de quelques centimètres mais se déploie sur toute la surface interne de la vasque, à la manière d’un couvercle géant qui se soulève si besoin (ne serait-ce que pour nettoyer en dessous). Photo de gauche : lave-mains Marsella de Bathco.
Même s’il s’agit d’un épiphénomène, le cache-bonde surdimensionné ajoute une note hors norme au point d’eau et attire les regards en revisitant un objet commun. Les modèles ovales ou circulaires de vasques et de lavabos se prêtent le mieux à cette transformation (photo de droite : Rho Vision de Glass Design). Leur géométrie interne duplique en quelque sorte leur forme externe, leur silhouette, et cette « répétition » a un rendu graphique qui crée une correspondance subtile entre le dedans et le dehors.
Et ce d’autant que les fabricants jouent volontiers sur les contrastes avec la céramique blanche, avec des choix de couleur assez tranchés (lave-mains Marsella de Bathco) ou, au contraire, une palette de tons subtils tout à fait contemporains et qui se traitent en duo, pastel ou tonique (Aquerello de Valdama, design Prospero Rasulo, photo d’ouverture), voire des motifs sur le bouchon qui prend des allures de bouton, ses deux trous assurant l’évacuation de l’eau (photo de droite : Déco de Kerasan, Marco Pisati).
Quand la couleur n’est pas mise en scène, c’est la découpe du cache-bonde qui fait danser les ombres et la lumière sur la matière immaculée, qu’il soit mat et en solid surface (photo de droite : Nicole de Idea Group) ou brillant en céramique ou en verre de sécurité. La plaque amovible sublime ainsi la fluidité des formes du modèle Fuji de Scarabeo (Emo design) dont le fond ressemble au cratère d’un volcan.
D’autres versions, plus radicales et épurées, se font remarquer sans souligner leur design d’un filet en creux. Les fonds (en verre de sécurité notamment) vont jusqu’à se confondre avec le plan de toilette et il est alors presque visuellement impossible de distinguer l’un de l’autre, dont ne semblent subsister que les contours. L’effet est alors digne d’une illusion d’optique qui mettrait l’arrière au premier plan en défiant les lois de la physique et de l’écoulement grâce à une évacuation invisible (photo ci-contre : Rhéa de Edoné).